Réflexions sur la future poubelle hautement radioactive de Bure et l’oppression nucléaire en général
On connaît le projet de l’Etat d’enfouir dans le sous-sol du petit village lorrain de Bure et de plusieurs communes environnantes, les déchets nucléaires les plus radioactifs rejetés par l’industrie atomique et à la durée de vie estimée à des centaines de milliers d’années. Certains sont si dangereux qu’une exposition de quelques secondes, directe et sans protection, suffirait à tuer n’importe qui.
Ce livre expose les différents aspects de ce projet et les raisons de s’y opposer. Il n’est pas écrit par un expert, mais par une personne lambda, sans connaissance scientifique particulière, qui refuse de renoncer à sa réflexion personnelle sur un sujet aussi essentiel, aussi central dans notre société, et aussi déterminant par ses conséquences sur les êtres vivants ; et cela, malgré la volonté de l’Etat français de rendre banal et anodin le nucléaire, et invisibles ses effets potentiels ou déjà à l’œuvre ; et aussi de réprimer ou de ridiculiser ceux qui s’y opposent par tous les moyens dont il dispose, parfois au mépris des droits élémentaires.
Ces réflexions mêlent politique et poésie. Car, à la froideur du calcul technoscientifique, n’y a-t-il pas meilleure réponse à apporter, pour le contrer, que la poésie, écrite et plus encore vécue ?
Ce titre de la collection Chemins de traverse est édité par Les nuits rouges
Prix : 10.00€
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ENQUETE PRELIMINAIRE
Mise en danger délibérée
De l’Humanité en bande organisée.
Procès-verbal d’audition
Nous, V .et J.
Officier de Police judiciaire en fonction
Nous trouvant en service
Agissant en exécution des instructions…
Agissant en matière d’enquête préliminaire
Vu les articles 75 et suivants de la procédure pénale
Mandons et constatons que se présente devant nous la personne ci-dessous dénommée qui nous déclare :
SUR SON IDENTITE :
« Je me nomme I.
Je suis fils de X et de Y.
Je suis de nationalité française.
Je suis né et réside sur le territoire français.
Je suis responsable du projet Cigeo. »
SUR LES FAITS :
« Je confirme être devant vous de mon plein gré.
Je prends acte :
De la qualification, de la date et du lieu présumé de l’infraction que je suis soupçonné d’avoir commise ou tenté de commettre. La nature de cette infraction m’a été communiquée 15 jours avant mon audition afin que je puisse répondre en connaissance de cause. »
Quels déchets seront enfouis dans le projet dénommé Cigeo. ?
10 000 m3 de déchets dits à haute activité (HA) et 75 000 m3 de déchets dits à moyenne activité à vie longue seront stockés en grande profondeur.
Ces déchets sont hautement radioactifs et pour longtemps, très longtemps. Ils seront exclusivement français, car la loi interdit l’importation de déchets radioactifs étrangers. Ils seront issus des installations nucléaires actuelles qui retraitent les combustibles usés, et éventuellement de l’EPR de Flamanville, d’ITER et du réacteur expérimental Jules-Horowitz qui sera construit sur le site de Cadarache pour des études sur les matériaux et les combustibles nucléaires. Les déchets issus de leur démantèlement viendront par la suite s’y ajouter.
Nos projections sont construites sur une durée de fonctionnement des réacteurs d’environ 50 ans. Nous accueillerons également les déchets issus des activités de recherche dans le secteur de l’industrie nucléaire, de la force de dissuasion et la propulsion navale nucléaire, menées par le CEA. La moitié des déchets qui seront stockés sont déjà produits.
Quels sont les dangers potentiels de ces déchets ?
Les déchets radioactifs sont classés en plusieurs catégories selon leurs niveaux de radioactivité et la vitesse à laquelle décroit celle-ci. Les déchets appelés « à vie courte » sont radioactifs sur environ 300 ans. Le projet C. concerne les déchets les plus radioactifs et ceux qui ont les durées de vie les plus longues. Certains seront radioactifs pendant plusieurs centaines de milliers d’années. Il faut savoir qu’un radionucléide comme le chlore 36 a une durée de vie de 300 000 ans, l’iode 129 16 millions d’années.
Une partie des déchets à haute activité, à cause des produits de fission et de certains actinides qu’ils contiennent, émettent tellement de chaleur qu’ils ne pourront être transportés avant plusieurs dizaines d’années car ils doivent refroidir. Les plus dangereux produisent plusieurs dizaines de milliards de becquerels par gramme. Quelques secondes d’exposition sans protection suffisent à tuer un être vivant.
Comment justifiez-vous l’enfouissement ? N’y-a-t-il pas d’autres possibilités ?
Ces déchets sont trop dangereux pour être laissés en surface ou à faible profondeur. Notre but est de protéger l’homme et l’environnement sur le très long terme. Il est éthique. Nous ne voulons pas que la gestion de nos déchets soit une charge pour les générations futures. Ces déchets seront emprisonnés dans des galeries à 500 mètres de profondeur, dans une couche d’argile stable depuis 160 millions d’années, de laquelle ils ne pourront s’échapper car elle est imperméable et contient des minéraux qui piègent les éléments radioactifs. Nous savons avec certitude grâce aux études conduites dans notre laboratoire souterrain que même des séismes et des phénomènes de glaciation n’altéreraient pas la roche. Nous suivons aussi les fractures occasionnées par les travaux de creusement des galeries. Des tests ont montré que des bouchons d’argile gonflante colmataient ces brèches.
Vous semblez pétri de certitudes. Deux ouvriers sont décédés au cours du creusement des galeries du laboratoire souterrain, en 2002 et 2015. Ces décès, ces deux accidents du travail mortels, ne sont-ils pas de nature à vous faire douter de la possibilité de planifier sur plusieurs centaines de milliers d’années la mise à l’écart du danger hautement radioactif ?
Ceux sont des accidents de travail, regrettables bien entendu et croyez que nous compatissons, mais qui sont survenus à treize années d’intervalle. Nous n’y pouvons rien. Nous ne sommes pas responsables.
Avez-vous pas prévu que des galeries en cours de creusement puissent s’effondrer ? Et bien pris toutes les précautions qui s’imposent pour prévenir le risque d’effondrement ? Et bien prêté attention au respect de la réglementation en la matière ?
Le chantier de creusement du site est un chantier classique, utilisant des méthodes classiques, soumis aux règles classiques.
La gestion du danger nucléaire obéit à une logique fondamentalement différente.
Par ailleurs et, cela répondra aussi à votre question sur les alternatives à l’enfouissement, des recherches sont menées depuis 1991 sur la meilleure solution à apporter au problème des déchets.
Que nous le voulions ou non, ils existent, ils sont là. Qu’en faire ?
La loi a orienté les recherches selon trois axes :
— La séparation/transmutation ;
— l’entreposage de longue durée ;
— le stockage géologique profond.
La séparation/transmutation consiste à extraire les actinides, qui sont, pour faire simple, des métaux lourds radioactifs, par des procédés chimiques ; et à les transformer par une série de réactions nucléaires en produits de fission analogues à ceux de la fission de l’uranium. Les recherches dans ce domaine ont été confiées au CEA. Mais cette technique ne constitue pas une solution car elle implique de nouvelles installations nucléaires générant elles aussi des déchets que nous serions contraints de stocker en profondeur. Néanmoins, les recherches continuent en lien avec celles conduites sur les nouvelles générations de réacteurs nucléaires et les réacteurs pilotés par accélérateur.
En 2012, le CEA a remis au gouvernement un dossier sur les perspectives industrielles de cette technique. Le CEA a aussi piloté les recherches sur l’entreposage longue durée en surface et en subsurface, poursuivies pendant quinze ans. Cependant, il n’est pas une solution définitive, car les entrepôts vieillissent et il faudra un jour récupérer les déchets, et les reconditionner pour les transférer dans de nouveaux entrepôts. Cette solution, si elle était retenue, impliquerait la vigilance et le contrôle permanents de la société; ce qui est difficile à garantir sur une aussi longue durée.
Vous voulez dire que l’humanité ne pourra oublier l’existence de ces déchets, que ce fardeau pèsera à jamais sur sa conscience si l’entreposage longue durée en surface et subsurface est préféré au stockage géologique profond ?
Dans le premier scénario, les risques devront être maîtrisés de génération en génération, sur des milliers d’années, sans interruption ni défaillance. Au contraire, le stockage en formation géologique profonde est une solution définitive car l’intervention humaine ne sera pas nécessaire sur la longue durée.
Quelles garanties a-t-on que le stockage en formation géologique profonde ne nécessitera pas d’intervention humaine ? N’est-ce pas une vulgaire croyance ? Un choix de convenance ? Par ailleurs, que pouvons-nous connaître des actions, des choix décidés par nos descendants ? Pensez-vous qu’à l’époque de Christophe Colomb, on pouvait concevoir la bombe atomique, les centrales nucléaires et leurs déchets sans fin, et se poser la question de leur enfouissement ?
Nous engageons aussi des recherches en sciences humaines et sociales portant sur de longues échelles de temps pour réfléchir à la manière d’assurer la transmission intergénérationnelle de la mémoire.
Donc, l’humanité devra conserver la conscience de la dangerosité de ce site, dans les siècles et des siècles ? Avez-vous pensé au parti qu’un dirigeant pris de folie – cela peut arriver –, pourrait tirer de ces déchets s’il avait les moyens de s’en servir pour terrasser ses adversaires ?
Vous pouvez être assuré que nous mettons tout en œuvre pour parer à toutes les éventualités. Des esprits, parmi les meilleurs, des ingénieurs et des scientifiques, dont les compétences sont unanimement reconnues à l’international, y travaillent d’arrache-pied.
Pour revenir au rapport entreposage et stockage, je précise que l’Andra pilote de nouvelles études sur l’entreposage complémentaire au stockage. Le but est de construire de nouvelles installations ou d’agrandir les existantes sur les sites des producteurs (La Hague, Marcoule, Cadarache) pour entreposer les déchets dans l’attente de leur stockage ; et, pour les déchets de haute activité, de permettre leur refroidissement préalable. Ces entrepôts auraient une durée de vie portée à une centaine d’années et des dispositifs de surveillance renforcés. De plus, dans le cadre de la réversibilité du stockage, des études sont conduites sur les modalités d’extraction des colis.
Vous voulez dire que la génération actuelle planifie l’entreposage séculaire de leurs déchets et leur stockage multimillénaire pour décharger les générations futures de la gestion de nos déchets ? N’y-a-t-il pas un paradoxe, une contradiction absolue, à prétendre se soucier de nos descendants dans la gestion des produits toxiques que nous générons, sans pour autant jamais mettre en cause la nécessité de les produire et donc de les accumuler ?
Arrêter de produire les déchets implique de sortir du nucléaire. C’est une décision politique. Cette sortie ne pourrait pas, techniquement, se faire du jour au lendemain. Une phase transitoire serait inévitable.
Le stockage en formation géologique profonde est une solution de gestion définitive qui apparaît incontournable pour les déchets qui ont été produits et que nous continuons et continuerons à produire dans les décennies à venir. Nous avons acquis une connaissance détaillée de la formation géologique du Callovo-Oxfordien, la roche hôte, grâce à des forages, des mesures géophysiques et des observations menées au laboratoire souterrain. Nous avons déterminé les capacités de la roche à confiner les éléments radioactifs et à abriter les ouvrages souterrains. Nous avons vérifié que les augmentations de température, car les déchets radioactifs échaufferont la roche en dégageant de la chaleur, ne l’endommageaient pas. Pour prévoir sur le long terme l’évolution du stockage, en particulier de ses composants, soumis à des processus physiques, nous avons réalisé des simulations dans le laboratoire souterrain. Ainsi ont été simulés les processus suivants:
– thermique, c’est-à-dire l’échauffement de la roche ;
– mécanique, c’est-à-dire l’endommagement et le mouvement du massif rocheux ;
– hydraulique, c’est-à-dire le mouvement des fluides ;
– chimique, c’est-à-dire l’altération des matériaux et l’interaction avec les déchets qui auront lieu au cours des milliers d’années à venir.
Vous voulez dire que vous estimez pouvoir extrapoler sur des milliers d’années deux décennies d’expériences en laboratoire ?
Nos études sont sérieuses et des précautions maximales sont prises à tous les niveaux. Par exemple, nous menons aussi des études et des essais pour définir les modalités de surveillance du stockage et de l’environnement pendant la phase d’exploitation. Nous voulons identifier les paramètres à surveiller, assurer la complémentarité et la robustesse du système de mesures, mettre en place des capteurs discrets qui seront autonomes et résisteront au temps.
Croyez-vous avoir mis au point une technologie infaillible ?
Pour parer à toutes les éventualités, nous comptons sur la « redondance », c’est-à-dire que si un moyen technique est en panne, un autre viendra pallier sa défaillance. Nous n’avons aucune raison de penser que toutes les techniques de surveillance et de contrôle dysfonctionneraient simultanément.
Pourriez-vous me dresser une liste des risques spécifiques engendrés par l’enfouissement en profondeur ? Quelle évaluation a été effectuée ? Quels moyens de prévention est-il envisagé de mettre en œuvre ? Quelles méthodes utilisez-vous ?
Je distingue les risques encourus pendant l’exploitation du site des risques après sa fermeture. Pendant l’exploitation, ces risques sont multiples :
Primo, il existe des risques liés à la co-activité puisque les travaux de creusement se feront en même temps que les opérations de stockage. Cependant, les deux activités seront séparées.
Secundo, le premier des risques particuliers au nucléaire est celui de l’incendie. C’est pourquoi la présence d’objets inflammables sera limitée. Par exemple, les moteurs à essence seront interdits dans la zone de stockage. Le système de détection, les systèmes d’extinction, l’organisation des secours, les couloirs d’évacuation, les conteneurs de stockage résistants au feu, limiteront l’impact d’un éventuel incendie. Plus globalement, l’architecture sera conçue pour prévenir ce risque.
Tertio, pour réduire les chutes de colis, les vitesses de circulation des véhicules et des engins de manutention ne dépasseront pas 10 km/heure pendant les transferts dans les descenderies et les galeries. Elles tomberont à moins d’un km/heure lors de la mise en place ou du retrait éventuel de colis des compartiments de stockage. La manutention des colis est limitée en hauteur; les engins de transports sont dimensionnés pour résister à une collision. Des dispositifs sont prévus pour remettre l’installation en état de marche si un équipement se bloque ou si un colis tombe.
Quarto, des colis, peu nombreux, émettent de l’hydrogène, laquelle, au-delà d’un certain seuil de concentration, peut exploser si des conditions propices, telles que la diffusion d’ultrasons, le contact avec l’électricité statique ou un choc, sont réunies. En prévention, le dégazage des colis est limité, les alvéoles ventilés, des systèmes de détection d’anomalies ou de pannes sont prévus. Si une panne survient, par exemple la rupture de l’alimentation électrique de la ventilation, nous disposons d’environ une dizaine de jours pour remettre les choses en l’état. Si, même avec ces précautions, une explosion se produisait, les colis ne seraient que faiblement endommagés et le confinement des substances ne seraient pas compromis.
Quinto, en cas de panne du système électrique, plusieurs équipements de secours prendront le relais. Leur bon fonctionnement est par ailleurs régulièrement vérifié.
Sexto, nous évaluons systématiquement le « risque de criticité », c’est-à-dire le déclenchement incontrôlé de fission des matières telles que l’uranium 235 ou le plutonium. Cependant, ce risque est minime car il suppose une concentration suffisante de matière fissile alors qu’en stockage profond les quantités sont faibles. A cette fin, nous vérifions aussi la géométrie des colis et leur disposition.
Pouvez-vous préciser les niveaux de pollution diffuse de radioactivité pouvant porter atteinte à la santé humaine ?
Pendant l’exploitation, les rejets radioactifs ne dépasseront pas 0,01 mSv/an, donc bien en dessous de la norme réglementaire de 1 mSv/an et de la radioactivité naturelle, qui s’établit en moyenne à 2,4 mSv/an. Quand le stockage sera achevé, les rejets seront largement inférieurs à la radioactivité naturelle, même en situation dégradée ; par exemple, en cas d’intrusion de personnes. Le stockage sera de toute façon très surveillé. Nous avons un programme pour contrôler tous les paramètres importants : la vitesse des engins, la concentration en hydrogène, la performance des filtres THE, l’air ventilé, la température de l’air, l’évolution du diamètre des ouvrages, la bonne tenue des bétons, la corrosion des aciers…
Nous avons des colis et des ouvrages témoins qui sont placés dans les conditions anticipées du stockage (scellements, alvéoles…). Ils seront suivis par des dizaines de milliers de capteurs pour connaitre dans le détail leur évolution tant lors des simulations que pendant le stockage. Nous surveillons également l’environnement. Dès 2007 un Observatoire pérenne de l’environnement (OPE) a été mis en place. Il est constitué de huit stations de mesures et d’une écothèque.
Et après l’achèvement du stockage, quels seront les risques ? Comment les prévenez-vous ?
Comme je l’ai expliqué précédemment, la première protection contre la radioactivité repose sur l’isolement des déchets par rapport à la surface. Les phénomènes d’érosion ou les glaciations affectent le sol sur une épaisseur de 200 mètres. Ils ne peuvent donc pas atteindre les déchets.
Par ailleurs, les substances radioactives sont confinées par la nature même des composants utilisés dans la fabrication des colis. Ainsi, les déchets de haute activité sont-ils calcinés et réduits en poudre incorporée à une pâte de verre en fusion, avant d’être coulés dans un colis en inox. D’autres déchets sont piégés dans du ciment ou du bitume.
Les substances radioactives sont également confinées par la nature même des scellements ainsi que par la conception de l’installation souterraine. Par exemple, les galeries sont remblayées pour ne pas créer des vides résiduels dans le stockage. Les caractéristiques de la couche d’argile feront le reste. Nous anticipons les aléas potentiels. A cet égard des études ont montré que ce projet résisterait à des séismes.
Vos études sont-elles réellement fiables ? La catastrophe de Fukushima n’a-t-elle pas prouvé la relativité de nos connaissances, prévisions et certitudes dans le domaine du nucléaire ?
L’accident de Fukushima est dû à un séisme d’une puissance qui ne peut se produire à l’endroit où sera implanté le stockage. Pour revenir au confinement de la radioactivité, il est important de préciser que les colis constituent la première barrière. Ensuite, les colis seront placés dans une hotte qui sert de seconde enveloppe de protection, notamment en cas de chute de colis ou d’incendie. Dans les alvéoles de stockage, des déchets de moyenne activité à vie longue, des filtres de très haute efficacité seront installés pour garantir l’absence de dispersion de particules radioactives dans l’environnement si un accident se produisait. Le conditionnement des déchets sera efficace et, lorsque les colis seront dégradés au point que la radioactivité s’en échappera, la couche géologique servira de barrière. Peu d’éléments radioactifs seront comme l’iode 129 ou le chlore 36 en capacité de remonter à la surface. Quant à ceux-ci, ils mettront plusieurs milliers d’années à remonter et ils seront alors devenus trop faiblement radioactifs pour être dangereux.
Je souhaiterais ajouter que le stockage est le fruit d’un processus démocratique, puisque trois lois ont été votées (1991, 2006, 2016) et que trois débats publics nationaux ont permis de trouver des solutions à la question des déchets.
Le stockage fait consensus à l’International et depuis 25 ans des recherches ont été menées dans de nombreux domaines touchant à la géologie et à la simulation numérique, en passant par les études sur les matériaux ou l’environnement. Nous employons une centaine de scientifiques qui ont établi des partenariats en France et à l’étranger. Notre travail fait régulièrement l’objet d’évaluations par des experts scientifiques et l’objet de contrôles par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Vous pouvez nous croire et faire confiance à nos ingénieurs et scientifiques : tout sera rigoureusement planifié, surveillé, contrôlé dans le futur Centre industriel géologique.
Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Je n’ai rien d’autre à ajouter.
Après lecture faite par lui-même, le déclarant persiste et signe avec nous le présent.
Dont acte clos, ce jour, par nous Vérité et Justice, Officier de Police Judiciaire, pour être transmis…..