Et la voie fut tracée…
COMMENT faire une révolution prolétarienne quand la classe ouvrière ne constitue qu’une faible minorité ? C’est cette aporie que tentèrent de résoudre en ces années 1920 le petit Parti communiste chinois et derrière lui la Comintern, majorité stalinienne et opposition trotskiste confondues. Partant de ce constat, Stephen Smith retrace le parcours du PCC depuis sa fondation jusqu’à son effondrement provisoire en avril 1927, sous les coups de son allié Chiang Kai-shek, le chef de l’armée du Guomindang. Historien du travail, l’auteur de Pétrograd rouge décrit les rapports entretenus par les communistes avec les ouvriers, accordant une attention particulière aux liens de toute sorte (selon l’origine régionale, le métier, les affiliations aux sociétés secrètes, le clientéisme, etc.) qui entravaient leur organisation dans la grande métropole chinoise. Il s’intéresse aussi à l’action des mafias, actives en matière de marchandage ouvrier, troupes de choc du patronat, ainsi que de Chiang, lors du massacre des communistes, décrit avec quelques exagérations par Malraux dans sa Condition humaine. Porteur d’une grande valeur documentaire, le livre retrace les efforts du Parti pour mener les grèves, fonder des syndicats et se préparer à prendre le pouvoir. Mais cela, il ne le fera que plus tard, appuyé cette fois sur la paysannerie.
Présentation d’Alain ROUX
Prix : 17.50€
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Le coup de force du 12 avril 1927.
Dans la soirée du lundi 11 avril, le chef du Syndicat général du travail (SGT), dirigé par les communistes, Wang Shouhua, avait été invité à dîner chez le chef mafieux Du Yuesheng, dans la rue Wagner de la Concession française. A son arrivée, quatre de ses sbires le saisirent, le ligotèrent avant de le fourrer dans un sac et de l’emmener en voiture jusqu’à un bois isolé où, après l’avoir sévèrement battu, ils l’enterrèrent vivant. Le même soir, les troupes de Zhou Fengqi commencèrent à poster des sentinelles autour de la ville, se concentrant sur le faubourg de Zhabei. Par un arrangement préalable avec les autorités étrangères, environ 500 membres de la «Société (mafieuse) pour le progrès de tous» traversèrent les concessions pour pénétrer dans les quartiers chinois. Armés de pistolets et vêtus de vestes et de pantalons bleus dans le style du pays, portant des brassards blancs marqués de l’idéogramme « travail », ils étaient divisés en trois groupes, chacun avec une cible spécifique. Affidés principalement de la Bande verte, il convient de noter que plusieurs de leurs chefs, tels que Yang Qitang, Hou Quangen, Yao Laosheng et Huang Jiafeng, étaient des artisans.
Yang Hu et Chen Qun ordonnèrent aux gangsters d’aller attaquer les piquets de grève afin de donner un prétexte aux troupes de Bai Chongxi et de Zhou Fengqi pour intervenir. A 4 h 30 du 12 avril, soixante mafieux ouvrirent le feu sur le bâtiment de la Guilde de Huzhou, à Zhabei, où était le QG du SGT. Vingt minutes plus tard, une compagnie de soldats de la 2e division de la 26e armée fit comme si elle venait désarmer les agresseurs. L’officier responsable cria à ceux qui se trouvaient dans l’immeuble qu’il était venu « apaiser les querelles entre les travailleurs », et leur demanda d’arrêter les tirs. Il fut alors invité à prendre le thé et fumer des cigarettes par Gu Shunzhang, le chef des piquets de grève. Gu et six de ses hommes acceptèrent d’accompagner l’officier, mais une fois dehors, ils furent aussitôt désarmés. Puis, les soldats s’écartèrent pour laisser entrer 300 gangsters. Il semble que soixante miliciens ouvriers furent désarmés et deux tués. Toutefois, dans la mêlée, Gu et Zhou Enlai purent s’échapper.
Mais la cible principale des gangsters était le quartier général des piquets, installé dans la Bibliothèque orientale. Quelque 300 miliciens y opposèrent une résistance acharnée, après l’attaque déclenchée contre eux à 5 h 20 du matin. Après plusieurs heures d’échange de tirs de fusils et de mitrailleuses, entrecoupés de jets de grenades à main, les soldats du 5e régiment de la deuxième division de la 26e armée surgirent, exigeant que les deux camps déposent les armes. Lorsque les piquets refusèrent de s’exécuter, les soldats prirent le parti des assaillants.
Les sbires s’en prirent également au syndicat de la Commercial Press situé non loin. A Nandao, les piquets cantonnés à la Compagnie chinoise des tramways près de la gare du Sud et à la Guilde régionale de Sanshan, furent rapidement maîtrisés par quelque 300 gangsters, équipés de quatre mitrailleuses lourdes. Par ailleurs, plusieurs camions chargés de bandits à la solde de Du Yuesheng sortirent de la Concession française pour aller s’en prendre à 500 ou 600 miliciens installés à la Guilde de Fuzhou, lesquels se défendirent âprement au prix de six morts. Des soldats de la première compagnie de la 26e armée prirent aussi leur part de la besogne/ En tout, une vingtaine de miliciens furent ainsi désarmés par 15 000 hommes, selon la police de la Concession internationale, qui en abattirent une soixantaine et en blessèrent 220.
Le même jour, à midi, des dizaines de milliers de personnes se rassemblèrent au Parc de loisirs de la porte Ouest à l’appel de l’Assemblée des citoyens de Nanshi pour célébrer le retour de Wang Jingwei en Chine * – précisément à Wuhan, mais les autorités ne permirent pas au meeting de se tenir. A 14 h 30, 6 000 personnes partirent pour l’arsenal de Longhua afin d’exiger que Bai Chongxi respecte la « volonté du peuple ». Le secrétaire de Bai, Pan Yizhi, déclara à une délégation que les piquets avaient été désarmés pour prévenir les conflits entre les travailleurs. Il ajouta ne pas exclure la possibilité de réarmer les ouvriers et les paysans à l’avenir, mais seulement sous le contrôle de l’Armée nationale révolutionnaire (ANR) du Guomindang. La foule à l’extérieur attendit patiemment pendant trois heures sous la pluie battante que la délégation ressorte, mais, à ce moment-là, son indignation s’était atténuée. L’après-midi à Zhabei, pas moins de 20 000 personnes se réunirent à l’appel de l’Assemblée des citoyens pour entendre Wu Yuanli du Secours populaire expliquer que les travailleurs avaient constamment aidé le Gouvernement national et ne demandaient que le simple droit de porter des armes, et appeler à la grève générale pour le lendemain. La foule se dirigea ensuite vers le siège du SGT, tandis que plusieurs milliers de tracts dénonçant Chiang Kaï-shek étaient distribués. En arrivant à la Guilde de Huzhou, environ 2 000 personnes pressèrent les soldats qui occupaient les lieux de déguerpir – ce qu’ils firent, trop peu nombreux pour résister. A 8 heures du lendemain matin, 800 ouvriers quittèrent la Guilde pour rejoindre la Bibliothèque orientale de Baoshan Road où ils installèrent un « centre d’entraînement » pour un piquet fraîchement formé, équipé de barres de fer. A 13 heures, des soldats et des gangsters voulurent prendre le contrôle des lieux. Selon le North China Herald, « au moins six attaquants et beaucoup d’autres à l’intérieur » trouvèrent la mort à cette occasion. Par ailleurs, des soldats réinvestirent également la Guilde de Huzhou. Selon Xu Meikun, qui faisait partie de ceux qui furent autorisés à s’échapper, le commandant des troupes qui reprirent le bâtiment était le frère cadet de Bai Chongxi. Reconnaissant Zhou Enlai, puisqu’il était lui-même diplômé de l’Académie de Huangpu, il lui permit, ainsi qu’à quelques autres, de fuir une nouvelle fois.
Au mépris d’un ordre du général Bai, le SGT déclencha la grève générale le lendemain, le 13 avril. Le Syndicat des marins appuya l’appel en ces termes :
«Les travailleurs de Shanghaï ont obtenu des armes en versant leur sang. Ces armes leur ont été arrachées par les forces de l’aile droite du GMD. Pour ce faire, ils ont assiégé les clubs ouvriers et abattu nos camarades. Le traitement que nous ont réservé les conservateurs n’est en rien différent de celui auquel nous étions soumis par les seigneurs de la guerre du Nord. […] Répondant aux appels pressants du SGT, nous, le Syndicat des marins, vous demandons maintenant de quitter vos navires. Vous devez être prêts à sacrifier votre vie pour la cause, à reprendre le combat et à désarmer les forces de droite du GMD.»
La police de la Concession internationale estima que 104 856 ouvriers ne s’étaient pas rendus à leurs postes de travail ce 13 avril. Ce chiffre était bien inférieur à ceux de février-mars, mais les estimations de la police internationale étaient invariablement sous-estimées. Une source chinoise donna le chiffre de 240 000 grévistes. Étant donné la répression en vigueur, il est remarquable que d’aussi nombreux travailleurs aient répondu au mot d’ordre, même si les objectifs du blocage ne leur apparaissaient pas clairement.
Le 13 avril à midi, un grand rassemblement eut lieu à Zhabei, sur Qingyun Road. Bien que les soldats aient empêché les délégations de l’est et de l’ouest de Shanghaï de s’y rendre, plus de 60 000 personnes y assistèrent. Les orateurs vilipendèrent les «seigneurs de la guerre et les impérialistes» pour le sang versé, tout en s’abstenant de prononcer le nom de Chiang Kaï-shek, vraisemblablement pour éviter de provoquer les troupes qui étaient stationnées non loin de là. Selon le rapport quotidien de la police internationale, des coups de revolver furent à un moment tirés depuis la foule, provoquant la riposte des soldats de la 26e armée qui blessèrent plus de cent manifestants. Au cours du meeting, on approuva une pétition demandant la restitution des armes aux piquets de grève ; la restitution de leurs biens aux syndicats et une indemnisation pour les dommages causés, ainsi que pour les familles des personnes tuées ou blessées ; le châtiment du militaire ayant ordonné les opérations contre les travailleurs et particulièrement le meurtre de Wang Shouhua ; la tenue en lisière des sociétés secrètes et l’élimination des forces réactionnaires. Des appels furent également lancés pour le renversement des «nouveaux seigneurs de la guerre» et en faveur du gouvernement national fraîchement transporté depuis Canton à Wuhan, bien que ces points ne semblent pas avoir été inclus dans la pétition.
A 13 heures, un défilé se constitua pour aller présenter la pétition au général Zhou Fengqi, précédé par une fanfare militaire et des banderoles syndicales. Suivaient les membres des piquets, des syndicats, d’une «Organisation des enfants de travailleurs» et de diverses autres organisations civiles. Les seuls armes que les manifestants portaient étaient des barres de fer. Vers 16 heures, alors qu’ils se dirigeaient vers Baoshan Road sous la pluie battante, des mitrailleurs ouvrirent le feu sans prévenir près du croisement avec Hongxing Road. D’autres soldats surgirent des ruelles adjacentes, poignardant, révolvérisant et frappant tous les manifestants qu’ils trouvaient devant eux. Comme les rues étaient étroites, la foule paniquée se trouvait prise au piège, toute retraite lui étant fermée par des rangées de soldats, baïonnette au canon. Au total, plus d’une centaine de personnes furent tuées, environ 200 blessées et une cinquantaine portées disparues. Il fallut huit camions et plusieurs heures pour dégager les rues des cadavres qui les jonchaient. L’Assemblée des citoyens de Zhabei exprima son indignation pour ce massacre dans une lettre aux autorités, affirmant qu’il était bien pire que celui du 30 mai, notamment parce qu’il avait été commis par des « soldats éclairés par les Trois Principes du peuple ».
Le lendemain, 14 avril, la grève resta solide – preuve d’un grand courage face à la poursuite des arrestations et des assassinats. Selon les estimations minimales de la police internationale, elle concerna 111 808 travailleurs. Rappelons pourtant que, selon certaines informations, les travailleurs avaient été déconcertés par les appels au renversement de Chiang Kai-shek. Cet après-midi-là, le Comité pour la purification du Parti de Shanghaï (Shanghaï shi qingdang weiyuanhui), créé par Yang Hu et Chen Qun, organisa des raids vers le Gouvernement municipal, le Bureau du GMD, l’Union des étudiants, le SGT et le Secours populaire, au cours desquelles plus de 1 000 «communistes» furent arrêtés. Dans la soirée, le Comité régional du PCC convint que la grève devait prendre fin, mais en s’engageant à « élargir la propagande, à préparer un nouveau soulèvement armé, à mener le travail du parti dans le plus grand secret, à intensifier la Terreur rouge et les luttes économiques, tout en accroissant le recrutement et la formation de militants ».
Le 15 avril, le SGT demanda la reprise du travail. Il condamna cette fois nommément Chiang Kaï-shek, l’accusant d’être de connivence avec les impérialistes et leurs mercenaires, de trahir la classe ouvrière, de poignarder l’armée dans le dos, d’avoir massacré des centaines de travailleurs, de détruire les syndicats et de museler la presse. Le même jour, des soldats de Zhou Fengqi perquisitionnèrent un foyer du SGT et y saisirent 32 fusils. Au cours des jours suivants, les sièges du Syndicat des marins et de nombreux autres furent fermés et leurs dirigeants arrêtés. Toutefois, certains groupes ouvriers ignorèrent l’appel du SGT à retourner au travail. Le 16 avril, selon la police internationale, 63 500 personnes étaient toujours en grève. Même le 20 avril, selon la même source, 13 133 travailleurs ne travaillaient toujours pas normalement, bien que certains aient pu être lock-outés.
Le terrible bilan du coup de force apparut peu à peu. Le 15 avril, le SGT déclara que plus de 300 militants avaient été tués, plus de 500 arrêtés et que plus de 5 000 s’étaient enfuis ou étaient portés disparus.109 Le North China Herald estima à environ 400 les victimes parmi les miliciens et à vingt-six parmi les gangsters et les soldats. Sur les quelques centaines qui, selon un rapport, furent emmenés à l’arsenal de Longhua, 145 furent exécutés. Parmi eux, Wang Yanxia, président de la Fédération des syndicats ouvriers du district occidental. Né à Changsha en 1901, il s’était rendu en France comme étudiant en alternance où il fut l’un des fondateurs de la section européenne de la Ligue de la jeunesse socialiste. En 1923, il se rendit en Union soviétique et l’année suivante retourna en Chine, devenant secrétaire du Syndicat national des cheminots et secrétaire de la LJS de Zhengzhou. En 1926, il était venu à Shanghaï. En plus de ses fonctions syndicales, il occupait la fonction de secrétaire du comité de Xiaoshadu du PCC. Une autre victime était Chen Boyun, né dans le Hubei, chef du piquet de grève de Pudong et leader d’une société secrète sur les docks. Actif dans le mouvement syndical depuis 1922, il avait formé une unité de lutte contre l’incendie afin de recruter des militants, puis s’était joint à la milice marchande pour se procurer des armes. Son frère cadet était mort dans les combats lors du troisième soulèvement armé. Le 24 avril, Chen fut repéré par un chef de gang, Jiang Laosan, et remis aux hommes de Yang Hu. Le 3 mai, l’Université de Shanghaï, dont les étudiants avaient participé activement à la bataille de Zhabei, fut fermée.
La répression se poursuivit au cours des mois suivants, quoique à un rythme décroissant. Le 19 juillet 1927, Zhao Shiyan fut exécuté après que le chef du secrétariat du Comité régional, Han Buxian, eut révélé son adresse à la police. Il n’avait que 26 ans. Le nombre de militants communistes à Shanghaï passa de plus de 8 000 en mars à 1 220 à la fin juillet. La persécution déclenchée par Yang Hu et Chen Qun fut si brutale que leurs noms donnèrent naissance à un jeu de mots, «yanghu chengqun», qui signifie en gros « dresser des tigres en meutes ». Entre le 12 avril et le 31 décembre 1927, on estime que jusqu’à 2 000 communistes et militants ouvriers furent assassinés à Shanghaï et des milliers d’autres arrêtés ou licenciés.
Le 18 avril, 3 000 partisans de Chiang Kaï-shek se réunirent au théâtre Xinwutai pour célébrer le déplacement de la capitale nationaliste à Nanjing. On y adopta une résolution affirmant que « contrairement à toute attente, Borodine s’est servi pendant des années de sa mission de conseiller pour provoquer des dissensions parmi les membres du GMD et, en collusion avec les conspirateurs de l’autre gouvernement de Wuhan (plus à gauche), entreprit récemment tout ce qui était en son pouvoir pour saper les forces nationalistes à la base ». Son expulsion de Chine fut annoncée, mais la volonté de poursuivre l’alliance avec l’Union soviétique fut réaffirmée. Fu Xiaoan, qui sera bientôt démis de ses fonctions de président de la Chambre de commerce, félicita Chiang Kaï-shek pour l’excellente manière dont il avait maîtrisé les Rouges. Le 23 avril, lors d’un dîner organisé par le GMD de Shanghaï en l’honneur de Chiang, des intervenants déclarèrent que la Chine était « un pays civilisé et [qu’] elle ne pouvait ni ne voulait voir chez elle une barbarie comme celle que les bolchéviques avaient installée [en Russie] ». Au dessert, Leng Xin, un membre du «Comité de purification du parti», affirma que le gouvernement de Wuhan était composé de personnes corrompues et indisciplinées qui avaient volé 21 millions de dollars au peuple.
A peu près à la même époque, les trois chefs de la Bande verte, Huang Jinrong, Zhang Xiaolin et Du Yuesheng, envoyèrent un télégramme, qui donne un aperçu intéressant de leur anticommunisme :
«Par leurs méthodes sournoises, les bolchéviques ont provoqué des meetings et des manifestations tumultueuses, ainsi que des grèves houleuses pour s’en prendre aux «capitalistes» et les forcer à se plier à leurs demandes de salaires toujours plus élevées. Les notables et les commerçants locaux, que le peuple a toujours considérés comme des gens honorables et justes, sont amèrement haïs par eux. Ils blâment les riches pour leur « sévérité » et volent pourtant des biens publics et privés. Ils font des arrestations au hasard et tuent des innocents à volonté. Si quelqu’un s’y oppose, il est qualifié de contre-révolutionnaire et est tué immédiatement. Depuis la création de ce qu’on appelle les syndicats, leurs dirigeants ont perçu des cotisations d’un total de 10 millions de dollars ou plus. Les soi-disant dirigeants des comités et des syndicats s’habillent à l’étranger et roulent en automobiles, entretiennent des concubines et vivent dans de grandes maisons à l’occidentale, tandis que leurs partisans ignorants et malheureux croupissent dans la pauvreté et sont forcés de répondre à leurs exigences d’agression des « impérialistes » et des « capitalistes ». […] Nous sommes des marchands et nous avons des propriétés comme beaucoup d’autres, mais notre mouvement est aussi patriotique que celui des communistes, si ce n’est plus. Nous n’avons de liens avec aucun parti politique ni ne travaillons pour aucun d’entre eux. En tant que Chinois patriotes, c’est donc à nous et à tous les autres patriotes de faire notre devoir, de notre mieux, pour la protection et le salut de la Chine. Nous ne pouvons et ne devons pas rester les bras croisés et laisser les communistes ruiner notre pays avec sa civilisation millénaire.»
Bientôt, les trois compères formeront une Ligue anticommuniste.